MARION MOUNIC

Marion Mounic (France, 1992), porte une attention particulière à la mobilité et à la plasticité des appareils de vision(s) que sont l’œil et l’esprit. Elle crée des atmosphères formant des expériences pluri-sensorielles. La vision altérée du visiteur le conduit dans le lieu d’une alternance entre caché et montré, où la perception devient ambivalente.

 

En quoi consiste votre (vos) projet(s) de résidence ?

M M. : Dans le cadre de cette résidence, je souhaite développer un travail qui rejoue l’espace du paysage et sa relation au regardeur à travers la question du mouvement. Une dualité organisée à partir d’un point de vue unique tout en développant une vision cinétique dans le paysage. Je travaille depuis quelques mois sur des expérimentations d’impressions de cyanotypes. Ces images réalisées dans la vallée du Lot, fragments de paysages me permettront d’expérimenter de multiples formes au travers des possibilités que m’offrent la cire comme matière chimique et malléable, à travers sa plasticité et son élasticité. Par cette interpénétration je désire affaiblir, diluer, effacer la photographie, jusqu’à possiblement colorer la cire par réaction chimique. J’expérimente ces éléments mouvants, instables voire quasi insaisissables dans l’intention de fixer un instant privilégié entre le mouvement et la surface sur laquelle il s’appuie. Intimement lié à l’expérience personnelle et à la question du déplacement, ces images engagent la perception corporelle et non uniquement visuelle.

 

Quelques mots sur votre expérience — effective ou rêvée — en tant qu’artiste en résidence.

M M. : La situation géographique des Maisons Daura demande une totale implication physique et mentale, une immersion dans un territoire, qui fait écho à la façon dont j’élabore mes installations. Ce lieu d’échanges et de rencontres est très vite devenu un espace de possibilités à envisager comme une nouvelle expérience de production, à la fois guidée par une expérience collective et par la possibilité d’investir un nouvel espace de travail qui m’extrait du quotidien de l’atelier pendant une temporalité donnée.

 

Marion Mounic est diplômée du DNSEP en 2018, à l’Ésa des Pyrénées — Pau Tarbes. 
Cette résidence fait partie du dispositif Post-Production, soutenu par le ministère de la Culture et de la Communication, pour la professionnalisation de jeunes artistes. Développé ici en partenariat avec les écoles supérieures d’art de la région Occitanie : l’Esban de Nîmes, l’Esba-MoCo de Montpellier, l’isdaT de Toulouse et l’Ésa des Pyrénées — Pau Tarbes, la MAGCP permet à de jeunes diplômé·e·s de bénéficier d’une résidence de recherche de six semaines aux Maisons Daura. 
L’automne aux Maisons Daura — septembre – octobre 2019