FAYÇAL BAGHRICHE

 

Fayçal Baghriche est né en 1972 à Skikda, Algérie. Il vit et travaille à paris.
Entre performance, installation, vidéo et photographie, Fayçal Baghriche joue du décalage pour distancier une réalité normée et élaborer une nouvelle poétique du réel.  Diplômé de la Villa Arson à Nice en 1997.  Il est représenté par la Galerie Jérôme Poggi, Paris.

 

Que vous inspire le titre Measure the Valleys ?

Il me semble que Le titre Measure the Valley doit s’entendre en français par prendre la mesure de la vallée, c’est à dire évaluer ce qui est offert par la région. C’est un titre inspirant qui met en avant la nature. Les paroles de la chanson résonnent aujourd’hui comme un hymne écologique car je pense que nous sommes sensibles à ce sujet. Mais il me semble que les paroles nous invitent à engager une réflexion plus spirituelle. Le chant est issu de la comédie musicale « Raisin» et a des consonances bibliques. C’est une vision apocalyptique, qui au lieu de se manifester dans le fracas, se propage ici dans le calme. Les choses semblent s’estomper progressivement à un rythme lent et naturel. C’est une chanson qui évoque la chaleur torride de l’été et la désolation.

 

En quoi consiste votre proposition artistique ?

Il est très tôt pour affirmer une proposition particulière car suite aux différentes inspirations qui émergent, on est très vite confronté aux écueils de la réalisation.

Les grands espaces qui s’offrent au regard, les topologies complexes, les champs qui s’étendent et les points de vues qui permettent d’appréhender la nature de la vallée forment un contexte et peuvent nous pousser en tant qu’artiste à vouloir occuper l’espace et proposer une œuvre à l’échelle du paysage. C’est une piste séduisante, mais qui, s’il elle est abordée maladroitement peut produire de la déception. Je vais aborder le dialogue avec le paysage avec l’économie de moyen qui caractérise ma pratique et proposer une œuvre qui, bien que discrète, permettra d’appréhender différemment la nature de la vallée.

 

Quelques mots sur votre expérience — effective ou rêvée — en tant qu’artiste en résidence.

C’est une résidence qui est dans un lieu incroyable et qui est assez isolé pour permettre la concentration. J’aimerai beaucoup y revenir pour travailler mais sans nécessairement aboutir sur un résultat.

 

Qu’est-ce que l’art vous permet d’accomplir ?

La réponse à cette question varie selon le moment de notre vie auquel on y répond.

A un certain moment, cela peut être un moyen d’infléchir le monde dans une direction que l’on juge juste, à un autre moment, cela devient le moyen de s’accomplir. Aujourd’hui, en ce qui me concerne c’est un écosystème dans lequel je baigne. Si je nage, j’avance, si je ne fais rien, je flotte.