CATHERINE BARNABÉ

Catherine BARNABÉ (Canada), commissaire, critique et auteure, explore les pratiques contextuelles et la notion de géographie(s).

 

En quoi consiste votre (vos) projet(s) de résidence ?

C.B. : Dans mes projets d’écriture et d’exposition, la notion d’espace est toujours présente : la relation d’un individu à l’espace dans lequel il évolue ou avec l’espace qu’il s’approprie, le mouvement et l’action de l’artiste dans un environnement. Cela prend forme dans un intérêt pour la géographie dont je fais le fil rouge de ma recherche commissariale. En empruntant cette approche qui est utilisée tant en science de la nature qu’en science humaine, cela me permet d’abord de penser l’humain par rapport à son environnement. Ensuite, je peux explorer les notions de déplacement, de transition, de passage, d’espace et de temporalité. Je travaille actuellement à une série d’expositions sur la notion de géographie qui se déploiera sur plusieurs années, dans divers lieux d’expositions et sous diverses formes. La séquence se déploie, pour l’instant, en trois volets : Géographies : recomposées (présentée à la Salle Alfred-Pellan à Laval, Québec, en 2017), Géographies : narratives, Géographies : habitées. D’un projet à l’autre, on sent que l’artiste est de plus en plus ancré dans l’environnement; d’un passage qui laisse des traces physiques et éphémères, son travail souligne ensuite les constructions narratives du paysage, pour finalement habiter l’espace et le modifier de façon plus permanente.

 

Quelques mots sur votre expérience — effective ou rêvée — en tant que commissaire en résidence.

C.B. : Mon intérêt à réaliser ce type de résidence se trouve dans l’opportunité d’être en contact avec des artistes qui sont en pleine création, d’échanger avec eux, d’être témoin de leur processus et que mon travail serve d’outil de médiation entre les artistes et les publics. Cela me semble une approche très stimulante, il est rare d’avoir la chance de réaliser ce type de résidence pour un commissaire. Le plus souvent nous nous retrouvons à travailler individuellement à nos recherches entouré d’artistes sans qu’une collaboration ne soit attendue.

 

Catherine BARNABÉ est accueillie en résidence aux Maisons Daura dans le cadre d’un échange avec le 3è impérial, centre d’essai en art actuel à Granby, Québec. Parallèlement, Martine Michard, commissaire et directrice de la MAGCP, y est reçue en octobre.
L’automne aux Maisons Daura — septembre – octobre 2019