RÉSIDENCE ARTISTIQUE EN MILIEU AGRICOLE


DEUXIÈME ÉDITION, 2023

En partenariat avec la coopérative agricole Fermes de Figeac
Avec le soutien de la DRAC Occitanie et du Crédit Agricole

En 2022, la Maison des arts et la coopérative agricole Fermes de Figeac ont initié une collaboration inédite autour d’une résidence d’artiste au sein d’exploitations agricoles adhérentes de la coopérative. Fort de cette première expérience-pilote, les deux structures décident de mettre en place un projet triennal, de 2023 à 2025, afin d’approfondir le dialogue entre art et agriculture, deux domaines d’activité qui ne se côtoient que très rarement. Le centre d’art apporte au projet son expertise du paysage artistique contemporain, identifiant des artistes dont la démarche pourrait entrer en résonance avec les pratiques agricoles. La coopérative agricole contribue par sa connaissance du territoire et des exploitant.e.s les plus à même de s’engager dans l’accueil d’un.e artiste sur leur exploitation. Pour chaque résidence, sur la base d’une présélection d’artistes établie par la Maison des arts, l’artiste lauréat.e est choisi.e par une commission composée d’agriculteurs de la coopérative. L’artiste est ensuite accueilli.e sur le territoire de la coopérative agricole pendant trois mois, hébergé sur les exploitations. De ce dialogue inédit et de ce contexte de création original, l’artiste tire une série d’œuvres conformément à sa pratique artistique. Avec ce projet inédit, la Maison des arts Georges et Claude Pompidou souhaite étendre le territoire de l’art et confronter la pratique des artistes contemporains à d’autres pratiques professionnelles ancrées sur son territoire géographique. L’objectif de la Maison des arts, en partenariat avec Fermes de Figeac, est ainsi double : d’une part, rapprocher le geste artistique des habitant·e·s du territoire, l’emmener sur des terrains inhabituels en dehors des espaces d’exposition ; contribuer d’autre part, en rapprochant artistes et agriculteurs du territoire lotois par un croisement de perspective stimulant, à une réflexion en actes sur les notions de territoire, de paysage et d’environnement à l’heure de profondes mutations écologiques.

Portrait d’Hugo Bel par Franck Alix, juin 2023

HUGO BEL

Après Nicolas Tubéry en 2022, c’est l’artiste Hugo Bel qui a été sélectionné pour l’année 2023. Sa résidence se déroule en trois temps de résidence au cours de l’année : juin/juillet, octobre puis novembre. Hugo Bel est un artiste plasticien français, engagé dans un travail de sculptures et d’installations in situ utilisant des matières poreuses (plâtre, sucre) dont il explore la dimension aléatoire et impermanente. Le temps altère les contours de ses œuvres, témoignant de leur fragilité intrinsèque en écho aux représentations du vivant et de son environnement qu’elles renferment. Au cours de la première période de résidence, Hugo Bel a d’ores et déjà travaillé sur deux œuvres, l’une en atelier accueilli par l’entreprise France Noyer à Assier, l’autre in situ sur le terrain de la ferme de Bardouly, non loin de Lacapelle-Marival. 

Diplômé de l’isdaT à Toulouse en 2016, Hugo Bel a depuis exposé à Lieu-Commun au cours du festival Le Printemps de septembre à Toulouse (2016), au Festival des Bords de Vire en Normandie (2020), au frac Occitanie Montpellier (2020), au Castelet de la prison Saint-Michel à Toulouse (2021), au CRAC à Sète (2022) ainsi qu’au centre d’art de Mourenx (2023). En 2022, il remporte le Prix Georges Coulon décerné par l’Académie des Beaux-Arts, Institut de France.

Retrouvez une présentation des deux œuvres sur le site internet de l’artiste :

http://www.hugobel.fr/images-pont-1/
http://www.hugobel.fr/paysage-mental-2/

Hugo Bel, Paysage mental, habitacle de tracteur, plâtre, pigment noir, 288x150x160 cm, 2023. D.R.

Hugo Bel, moulage de Images-pont #1, juillet 2023, locaux de France Noyer, Assier, D.R.

 

« Après ce premier mois de résidence, une sculpture a été aboutie dans les locaux de France Noyer et une installation in situ dans le sous-bois de la ferme de Bardouly.

Ces deux recherches ont été nourries par des notions philosophiques empruntées à Bruno Latour : son concept « d’objet hybride » et ses notions de « vivant » et « non-vivant », décelées par Neli Dobreva dans mon travail, Docteur et enseignante en Philosophie de l’art. Le territoire agraire et les objets glanés pendant ce temps de résidence se sont mêlés à ces recherches et ont pris part à mes sculptures, conjuguant mes problématiques de travail avec ce territoire. Les objets choisis sont usuels et me permettent de signifier la présence de l’humain et son activité en lien avec la terre. »

— Hugo Bel (juillet 2023)