SARAH DESLANDES

Sarah Deslandes (France, 1986), portée par la question de l’exposition, mène des recherches théoriques, performatives et curatoriales sur la visibilité des œuvres et leurs principes d’apparition. L’étude de pièces dites ténues (immatérielles, racontées, secrètes, manquées, inaperçues) ainsi que l’écriture d’actions furtives et le soucis de leur révélation, sont au centre de ses intérêts. L’énoncé, le document, le contexte, la performance, sont autant de principes qu’elle choisit d’employer et cherche à définir.

En quoi consiste votre (vos) projet(s) de résidence ?

S D. : Ponctuer furtivement le temps et le contexte des Maisons Daura et ses alentours sera le fil conducteur de ma résidence. Un programme de gestes discrets, furtifs ou anonymes, adressés ou laissés au hasard sera mené tout au long de cette résidence. Des complices et des accessoires seront d’usage pour mettre en scène cette suite d’actions « minimales » qui donnera lieu à l’exposition de situations. Je compte questionner la place et le rôle du document dans une telle attitude où l’œuvre ne se voit pas forcément et se dévoile parfois à postériori. Il s’agit d’accepter le manque de visibilité, de penser à infiltrer, déposer, cacher, parsemer pour révéler plus tard. Il s’agit de faire surprise. De ne donner à voir que ce qu’il y a de perceptible, en repensant le coefficient de visibilité des œuvres.

 

Quelques mots sur votre expérience — effective ou rêvée — en tant qu’artiste en résidence.

S D. : Ma priorité est l’exposition et son contour, qu’il s’agisse de son écriture, sa mise en place, sa documentation ou son récit. Être en résidence me donnera la possibilité de faire le point sur mes recherches théoriques et performatives au contact d’autres artistes et avec le soutien d’une structure artistique et son équipe. Le nouveau contexte qu’offre les Maisons Daura me permettra d’augmenter et de réajuster mon champ d’activité. J’imagine travailler en collectif, et pouvoir à l’avenir, donner suite à ces possibles collaborations.

 

Sarah Deslandes est diplômée du DNSEP en 2018, à l’Esban de Nîmes.
Cette résidence fait partie du dispositif Post-Production, soutenu par le ministère de la Culture et de la Communication, pour la professionnalisation de jeunes artistes. Développé ici en partenariat avec les écoles supérieures d’art de la région Occitanie : l’Esban de Nîmes, l’Esba-MoCo de Montpellier, l’isdaT de Toulouse et l’Ésa des Pyrénées — Pau Tarbes, la MAGCP permet à de jeunes diplômé·e·s de bénéficier d’une résidence de recherche de six semaines aux Maisons Daura. 
L’automne aux Maisons Daura — septembre – octobre 2019