Le principe de l’exposition collective est en soi celui d’une pièce montée. Ici, le titre ne recouvre aucune thématique mais en assume justement l’absence pour interroger les relations entre les œuvres. Les rapprochements formels ne suffisent cependant pas pour faire fonctionner un ensemble. La question de l’exposition s’impose alors.

Images et objets portent chacun le sens qu’y ont investit les artistes. Ensemble, associées dans l’exposition, les œuvres interagissent. Il s’agit de leur faire confiance, de ne pas forcer l’interprétation, de s’ouvrir à elles pour les laisser s’insinuer en nous.

Les liens sont ici pensés en tension, comme des équilibres précaires, des vides et des pleins, des élans et des ruptures. Ils renvoient sans cesse à de nouvelles entrées, à de nouvelles images, à de nouveaux tableaux, superposés les uns sur les autres, « pli sur pli à l’infini », est-on tenté de dire en reprenant une formule de Gilles Deleuze. Il y est donc question d’emboîtements, d’apesanteurs, d’échos et de mise en abyme, pour le seul plaisir de faire voyager la pensée et le souhait que chacun trouve à s’y projeter.