JULIE SACLIER

Julie Saclier (France, 1990) développe des protocoles d’écriture et de lecture à partir de divers textes collectés. Dépositaire d’un héritage ouvrier, elle s’intéresse au travail, aux différentes notions qui lui sont associées, en enquêtant sur ce qui se situe au seuil du mythe, de l’histoire sociale et industrielle.

 

En quoi consiste votre (vos) projet(s) de résidence ?

J S. : Au cours de cette résidence je souhaite continuer la production des cahiers de poésie Opuscules, notamment l’élaboration de Paroles 2 et la construction des D’Via. Les D’Via sont des poèmes dont je n’ai écrit aucun mot mais dont j’ai choisi la structure. Leur élaboration est protocolaire : je dispose d’un corpus de quatre ou cinq livres que je lis en parallèle (poésie, roman, sociologie, histoire). Au fil d’un ouvrage je vais souligner ce qui, pour moi, fait sens, soit parce que le propos me touche directement, soit parce qu’il fait écho à une autre lecture. Je recopie au fur et à mesure ces fragments soulignés et leurs sources dans un document numérique. À côté, je dispose de plusieurs carnets dans lesquels je recopie des extraits de journaux, de vidéos, de podcasts, de conférences… que je recopie dans un autre document numérique, sources écartées. J’ouvre ensuite un document vierge et scrolle les deux documents de référence afin d’encoller progressivement les fragments jusqu’à trouver la bonne combinaison. Les fragments deviennent ainsi des vers et le document vierge une poésie numérotée.

 

Quelques mots sur votre expérience — effective ou rêvée — en tant qu’artiste en résidence.

J S. : Être en résidence c’est se donner l’opportunité d’échanger avec un public, une structure et d’autres artistes dans un lieu où le temps de la recherche-création se dégage des impératifs du quotidien. C’est un temps propice à l’expérimentation, à l’exploration d’un nouveau paysage et processus de travail. Ce temps d’immersion permet de déployer une nouvelle approche sur sa pratique artistique et de se recentrer sur un projet spécifique.

 

Julie Saclier est diplômée du DNSEP en 2015, à l’isdaT de Toulouse.
Cette résidence fait partie du dispositif Post-Production, soutenu par le ministère de la Culture et de la Communication, pour la professionnalisation de jeunes artistes. Développé ici en partenariat avec les écoles supérieures d’art de la région Occitanie : l’Esban de Nîmes, l’Esba-MoCo de Montpellier, l’isdaT de Toulouse et l’Ésa des Pyrénées — Pau Tarbes, la MAGCP permet à de jeunes diplômé·e·s de bénéficier d’une résidence de recherche de six semaines aux Maisons Daura. 
L’automne aux Maisons Daura — septembre – octobre 2019