gaëlle LEENHARDT

Née en 1987, Gaëlle Leenhardt étudie la sculpture à La Cambre, école d’art de Bruxelles, où elle vit une partie de l’année après plusieurs années passées à Belgrade. Elle participe en 2020-2021 au programme de résidence du Hisk à Gand.

S’inspirant du travail archéologique et des processus géologiques qu’elle observe assidûment, elle moule, sculpte, agrège et coule des matières minérales : terres, pierres, plâtre, béton. Elle s’inspire des phénomènes de sédimentation à l’oeuvre dans le paysage – naturel ou bâti – et imagine des formes à même de témoigner des effets du temps sur leur structure. Empreintes minérales à l’apparence de fossiles, empilement de pierres à l’équilibre hasardeux, artefact architectural d’après la ruine, formes animales figées en plein mouvement : tout dans ses oeuvres semble évoquer le passage du temps et son principe d’entropie, la tendance de tout système organisé au désordre et à la décomposition.

Inspirée par la résurgence du Trou Madame, proche de Cénevières, découverte lors de sa première visite dans le Lot en 2021, l’artiste crée l’installation Eaux dormantes dans le cadre de l’exposition Dans les forêts du monde. Un bassin de 3m sur 7m accueille des sculptures qui tiennent tout autant de l’artefact humain (vases, jarres…) que de formes organiques et animales.
Ces sculptures, telles des vestiges archaïques, des visions d’un temps figé, comme en attente, sont faites d’un ciment naturel façonné sur place par l’artiste, mélange de sable, de chaux et de pouzzolane (pierre volcanique). Les eaux dormantes du bassin rappellent celles tapies dans l’obscurité de la grotte du Trou Madame, telles qu’on les découvre sur trois photos accrochées au mur.