FLORE DE MAILLARD

FLORE DE MAILLARD

En quoi consiste votre projet de résidence ?

F.D.M. : Le point de départ de mon projet sera un matériau présent à proximité des Maisons Daura. Terre, pierre… L’arpentage des environs m’indiquera lequel peut parler de ma rencontre avec le sol et les vivants qui l’habitent. J’ai envie d’un corps à corps avec ce matériau, dans la continuité de mes expériences sur les autonomies de fabrique. Toucher, caresser, gratter, creuser, battre, respirer, étaler, presser, étirer, rouler, nouer, graver, parler, écouter, attendre. Et recommencer.

Pour étayer mon expérience, je collecterai des récits
qui disent les liens des humains et du sol. Qu’ils viennent d’ici ou d’ailleurs, comment s’incarnent-ils et que disent-ils de nos humanités?

Quelques mots sur votre expérience — effective ou rêvée — en tant qu’artiste en résidence ?

F.D.M. : En résidence, je circule entre deux espaces qui permettent à l’intime et au collectif de cohabiter dans mon projet. Le premier est peuplé d’humains dans un pays texturé, fait de vides et d’aspérités, d’espaces plus ou moins hospitaliers qui m’interpellent et me mettent au travail. La vie de ce lieu est longue et a connu de multiples évolutions. L’équipe qui m’accueille connaît le territoire et peut, si besoin, faciliter certains accès, aux personnes, aux ressources, aux sites.

Dans le second lieu, je suis seule et au calme. Quand je ferme la porte qui mène à l’extérieur, je peux mettre ces découvertes à distance, les laisser décanter pour voir quels éléments restent en surface.

Née en 1987 à Paris, Flore de Maillard est formée à l’ENSAV de la Cambre à Bruxelles d’où elle sort diplômée de design textile en 2013. Son cursus est enrichi par un voyage de recherches en Afrique de l’Ouest et une immersion de deux années dans des industries textiles flamandes. Après avoir remporté le prix Marcel Hastir à la 6ème biennale de l’Académie Royale de Belgique, elle vit deux années en itinérance sur les chemins de Compostelle et travaille comme accompagnante de marche pour des jeunes en réinsertion, de l’ASE et de la PJJ. Elle prolonge cette expérience du lien dans sa pratique artistique et investit alors le territoire qui l’entoure. En 2019 la DRAC Occitanie soutient sa démarche par une aide individuelle à la création.
Par la performance et la création de dispositifs élémentaires, Flore de Maillard engage les populations rencontrées dans la transformation de matériaux souples, souvent textiles. Son goût pour la lisière et les espaces en marge est nourri par son engagement dans le milieu psychiatrique qui devient un des contextes phares de réalisation de son travail.


Résidence de Printemps / avril – juillet 2021